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Livres

Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…, une autobiographie poignante

16/01/2023

Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…,  une autobiographie poignante

Extrait 
« L’idée de redevenir dépendante de l’héroïne me fait horreur. […] Toute la merde a recommencé, de A à Z. Seulement on n’était pas conscients de s’y être de nouveau enfoncés à ce point, on s’imaginait encore tenir les choses en main »
« […] Je n’ai pas peur. Je n’aurais jamais pensé qu’un suicide manque à ce point de pathétique. Je ne pense pas à ma vie passée. Ni à ma mère. Ni à Detlev. Je ne pense qu’à mon shoot.  »

 

Mon avis
Ce livre est un coup de poing qui nous brise en mille morceaux, certainement l’une des lectures les plus dures de ma vie, certains passages resteront gravés en moi. C’est un témoignage très douloureux, bouleversant, et face auquel on ne peut se sentir qu’impuissant, car personne ne semble en mesure de tirer Christiane de cet enfer. 
Pour pouvoir lire cette autobiographie, il faut s’accrocher. Mais parallèlement à la vie violente que Christiane mène et qui nous secoue, son histoire d’amour avec Detlev est tout de même très émouvante. 
J’ai lu ce livre lorsque j’étais âgée de 14/15 ans, j’en ai aujourd’hui 17. C’est un intemporel, il change notre vision du monde. Le fait de pouvoir si facilement s’identifier à Christiane est troublant (en parti dû à la narration à la première personne) et on a l’impression de vivre sa descente aux enfers et son autodestruction avec elle.
Malgré le fait que ce soit une lecture très dure, elle est poignante et très enrichissante, il faut absolument l’avoir lue !

 

L’histoire 
Christiane, 13 ans, vit dans une cité Berlinoise avec sa mère et sa sœur, dans les années 70, après avoir vécu une enfance compliquée sous la violence et les coups de son père. Elle essaie de s’intégrer dans une « bande branchée » : elle fait alors comme eux et commence à boire et à fumer, juste pour essayer…  
Elle va donc fumer son premier joint, prendre du LSD, mais peu de temps après, elle se laissera entrainer dans la spirale des drogues dures, où elle se shootera a l’héroïne à longueur de journées. Elle deviendra vite accro, dépendante physiquement et psychologiquement de l’H. La descente aux enfers commence pour Christiane. 
Pour gagner l’argent nécessaire à ses doses quotidiennes, Christiane va commencer à se prostituer à la station « Métro Zoo », entrainée par ses amis. Elle n’a alors que quatorze ans. A partir de ce moment-là, le quotidien glauque et violent de la jeune fille va être rythmé par la prostitution, les tentatives de désintoxication, et les rechutes multiples dans la drogue.

 

Marie J.

 

 

"Lait et Miel", Rupi Kaur

19/11/2022

"Lait et Miel", Rupi Kaur

Ce recueil poétique est composé de quatre parties. La première partie s'appelle "Souffrir" : elle évoque la violence d'un père sur sa propre fille, les pensées de certains garçons face aux corps des filles, le manque d'une présence paternelle, le consentement, le viol et la parole des femmes dans la société.

La deuxième partie se nomme "Aimer". Ce passage va parler de d'amour maternel, de relations amoureuses, de relations sexuelles et des sentiments lors d'une relation saine et pleine d'amour.

La troisième partie s'appelle "Rompre". Elle traite de la rupture amoureuse malgré des sentiments encore présents, de relations toxiques, du mal-être provoqué par une rupture, du mal-être dans la relation et d'un homme aveuglé seulement par le corps de la femme.

La dernière partie se nomme "Guérir". Ce passage va donc parler de guérison, du manque de confiance en soi, de l'envie de sortir du mal-être, de s'accepter, de trouver une raison de vivre et de s'aimer malgré les complications et les complexes.

 

Ce livre a surtout été mis en avant sur le réseau social Tik Tok avec la communauté "Booktok" qui s'est formée en réunissant des personnes fans de livres en tout genre.

 

J'ai beaucoup aimé Lait et Miel (il est très bien écrit), ainsi que l'ensemble des poèmes. J'ai réussi à me retrouver dans certains de ces poèmes et j'ai pu aussi comprendre certaines choses.

Je recommande ce livre qui est très beau et facile à lire. Maëlys M.

Juline, émissaire du lycée pour le Prix Goncourt des lycéens

11/02/2022

Juline, émissaire du lycée pour le Prix Goncourt des lycéens

Jeudi 25 novembre 2021, le Prix Goncourt des Lycéens a été décerné à Clara Dupont-Monod, pour son roman S'adapter. La classe de terminale Littérature&Philo du lycée a été sélectionnée en septembre pour faire partie du jury de ce prix. Après avoir lu la sélection de 14 livres, donc, et après avoir longuement débattu pour en choisir trois, les terminales ont élu une déléguée - Juline - chargée de défendre leur choix devant les délégués d'autres régions. 

C'est ainsi que notre porte-parole s'est retrouvée à Nantes, lundi 22 novembre, avec en poche trois titres et la délicate mission de faire élire l'un des trois par l'ensemble du jury. Il s’agissait de S’adapter de Clara Dupont-Monod, Soleil amer de Lilia Hassaine et de Les enfants de Cadillac de François Noudelmann.

 

NANTES - 22 Novembre 2021

  L'aventure débute un lundi matin, à huit heures. C'est Madame Pesty, professeure de lettres, qui a accompagné Juline à Nantes ce jour-là, pour les délibérations régionales. Parties en train, arrivées à destination vers midi, elles ont été accueillies par deux coordinatrices dans l'hôtel où devait avoir lieu les débats. "On était dix ou onze délégués régionaux", raconte Juline. Dix ou onze délégués régionaux dans la salle, qui ont tour à tour présenté le tiercé élu par leur lycée. Les cinq livres arrivés en tête ont ensuite fait l'objet d'une discussion critique qui a abouti à l'élection d'un nouveau tiercé. Trois livres, dont deux faisaient déjà partie de la sélection choisie par notre lycée...  Les délégués régionaux ont ensuite élu deux délégués nationaux. L'un d'eux s'est avéré être, vous l'aurez compris, Juline. (Vidéo : résultat des délibérations nantaises ©Pesty)

  RENNES - 25 Novembre 2021

Mercredi 24 novembre, donc, Madame Durrheimer, professeure documentaliste, a accompagné Juline à Rennes. Les délibérations finales avaient lieu jeudi 25 au matin. Juline raconte :  "On est allé à 8h30 à l'Hôtel de ville...". Les délégués nationaux n'avaient que dix minutes de délibération par livre et le choix ne fut pas simple à faire : comment départager les romains contemporains retenus ?  Il y en a un,  en tout cas, qui a été élu : S'adapter, de C. Dupont-Monod, Monod comme  notre lycée, c'était un signe !   Un président des délégués nationaux a ensuite été élu pour faire l'annonce : "Ils étaient quatre à se présenter, et c’est Nour qui a été élue, elle est de Belgique", nous précise Juline.  Étapes plus formelles, on a préparé les lycéens à l'accueil des journalistes ainsi qu'aux photos. Enfin, l'annonce a été faite, par Nour, sous les caméras. (Vidéo : Annonce du résultat ©Durrheimer)

 

 

  PARIS - 25 Novembre - 18h30

Dernière étape de ce voyage : Paris. Paris, et plus précisément le Ministère de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports : Juline y a rencontré Jean-Michel Blanquer et Clara Dupont-Monod. Là, il y a eu le temps des discours : discours de Nour, du ministre, du PDG de la FNAC (Enrique Martinez), de la lauréate, d'un membre de l'Académie Goncourt (Pierre Assouline). Il y a eu la lecture d'un extrait de S'adapter, aussi. Et il y a eu le temps des dédicaces - Le lecteur pourra retrouver au CDI un exemplaire dédicacé du roman primé.  Et pour finir, parce qu'en théorie, un voyage ne s'achève qu'une fois le voyageur rentré dans son petit village, il y a eu le retour de Juline, qui a raté son train et qui a rejoint le Loiret très tardivement. (Photo : Pierre Assouline, Clara Dupont-Monod, Jean-Michel Blanquer, Enrique Martinez ©Durrheimer)

 

  Le point de vue de Juline sur cette expérience

"Ça a beaucoup enrichi notre réflexion personnelle ; savoir argumenter, critiquer, débattre... Défendre notre point de vue, défaire le point de vue adverse... Et puis, on a rencontré des personnes des quatre coins de la France, c'était culturellement enrichissant".  

 

S'ADAPTER : l'histoire

Clara Dupont-Monod a été primée trois fois pour son livre : S'adapter a reçu le prix Goncourt des Lycéens mais aussi le prix Femina, et le prix Landerneau.   C'est l'histoire, touchante et poétique, d'après les terminales HLP, d'un enfant qui naît handicapé :  l'auteure nous transporte dans les Cévennes, sous le regard des pierres sèches de cette région, au cœur d'une famille bouleversée par l'arrivée inattendue de ce nourrisson inadapté... Un roman pas très long mais très joli, qui découle de l'expérience propre de Clara Dupont-Monod, et que nous vous conseillons de tout cœur. 


Philippine D.

 

Rencontre avec Agnès Hostache au sein du lycée

29/01/2022

Rencontre avec Agnès Hostache au sein du lycée

L’entrevue s’est déroulée en plusieurs parties. D’abord a eu lieu un échange questions/réponses sur le travail de cette écrivaine, ce qui a permis d’effacer les interrogations des élèves sur certains passages du livre qu’ils n’avaient pas forcément compris… 


Dans un deuxième temps, un extrait de l’histoire a été joué par la classe, que l’auteure a semblé adorer !! (Image : l'auteure de Nagasaki ©S.Leroy)

 


Par la suite, Agnès Hostache a montré des échantillons de son travail, tels que des planches originales de son livre ou ses croquis...
Pour finir, elle a accepté de dédicacer les livres de chacun des élèves de la classe.


Super rencontre !!


Cet événement s’est effectué dans le cadre du projet LALA ( Lycéens, Apprentis, Littérature et Auteur d’Aujourd’hui) auquel Mme Amathieu, professeur de français mais également de culture générale, a inscrit les étudiants. Ce projet consiste à étudier trois œuvres tout au cours de l’année et à rencontrer l’auteur de l’une des trois. Ces œuvres sont offertes par Ciclic et le lycée à chaque membre participant. C’est donc Mme Agnès Hostache qui a été choisie pour la rencontre.


Olivia R., CIRA1

Quand un speed dating devient une mission survie sur Mars

22/01/2022

Quand un speed dating devient une mission survie sur Mars

Quelle est le sujet ?


Il s’agit de l’histoire de 7 prétendants et 7 prétendantes qui vont être envoyés sur Mars dans un vaisseau spatial, pour y vivre éternellement. Cette aventure est suivie sur Terre dans une émission de téléréalité. Chaque jour, les pionniers vont se rencontrer via une bulle de verre pour discuter et pour savoir avec qui ils se marieront. C’est ainsi que des liens vont se créer entre ces derniers et des couples vont commencer à se former. Chaque dimanche, les pionnières et les pionniers vont établir une liste de cœur. Avec cette liste, les spectateurs sauront pour qui  ils qui dépenseront le plus d’argent pour favoriser leur vie sur Mars.  Un jour, une des prétendantes, Léonor, tombe sur le Rapport Noé. Elle en a pris connaissance sur le téléphone portable d’un responsable de la mission avant qu’il ne se fasse arrêter. L’organisatrice du programme les menace de dépressuriser la base si Léonor dévoile ce rapport au monde entier.
Les pionniers sont contraints de s’organiser pour survivre sur Mars (tomes 2 et 3). 
La saga raconte à la fois la vie des pionniers sur Mars et celle des organisateurs du programme sur Terre.

 

Mon avis :


J’ai bien aimé la façon dont ce livre était écrit. En effet, on rentre très rapidement dans l’intrigue. L’auteur emploie du vocabulaire commun ce qui facilite la compréhension et la lecture. Les romans comportent beaucoup de pages, c’est donc pour les amateurs de gros romans et pour les personnes qui aiment lire. On peut facilement s’attacher aux personnages et s’imaginer les paysages. A chaque fois que j’ouvrais le livre, j’avais l’impression d’être avec les pionniers. L’auteur termine chaque tome sur un événement plein de suspens qui donne envie de  découvrir le début de chaque nouveau roman avec une attente encore plus grande.

 

Capucine B.

Clara Dupont-Monod récompensée

26/11/2021

Clara Dupont-Monod récompensée

Discours de la présidente du jury des élèves, Nour B.,  (de l’École européenne Bruxelles IV), lors de la cérémonie.

 

"Chère madame Dupont-Monod, Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur général, Monsieur le Recteur, Monsieur l'académicien, Mesdames et messieurs les professeurs,

Nous avons appris début septembre que nous allions participer au Prix Goncourt des lycéens 2021.Tout d'abord, nous étions dubitatifs : 14 romans, en deux mois et demi ! Cependant, nous n'étions pas seuls. Avec l'aide de nos professeurs, nous avons dévoré les pages - près de 4 millions ont défilé sous nos doigts - nous avons débattu, échangé, affûté notre esprit critique et surtout pris goût à la littérature. Deux mois et demi de lecture effrénée, puis des délibérations et des votes dans nos classes, dans nos régions et ce matin à Rennes pour le jury national. Nous représentons aujourd'hui 56 classes de lycée, et nous sommes heureux et fiers, Madame Dupont-Monod, de vous rencontrer pour vous remettre votre prix.

 

S'adapter, votre roman, nous a touchés par sa justesse et sa douceur. Nous avons été sensible à la poésie de votre écriture. Le récit des pierres et l'atmosphère minérale donnent un souffle et une légèreté à un sujet important. Ce petit frère inadapté, porté par sa fratrie de diverses manières nous a émus. Le sublime "joue contre joue" de l'aîné et le violent "coup de pied de la cadette" ont laissé leur trace. Les personnages "sans noms" tendent vers l'allégorie. Ils nous ont permis de nous identifier et d'insuffler une portée universelle à l'histoire. Votre roman lumineux incarne le désir de notre génération de s'ouvrir à l'autre, à la tolérance et au respect de toutes les différences. Nous n'oublierons pas cet hymne à la nature, à la famille, à l'amour et à l'espoir.

 

Nous sommes ici ce soir,  13 membres du jury national, pour vous remercier et vous féliciter au nom de tous les lycéens de métropole, de Belgique, Guyane, Guadeloupe, Polynésie française et Australie qui ont participé au Prix Goncourt des lycéens 2021."

 

C. D.

L'éternel fiancé : un amour complexe

14/11/2021

L'éternel fiancé : un amour complexe

J’ai beaucoup aimé ce roman pour son histoire et son écriture ainsi que son rythme. En effet le roman ne raconte pas une simple histoire d’amour entre enfants mais il raconte l’amour complexe que notre narratrice éprouve pour Etienne. L’écriture du livre est simple mais apporte assez de détails pour réussir à imaginer les décors, les personnages et les actions. Le rythme du livre est rapide et Agnès Desarthe joue beaucoup avec les ellipses, ce qui rend le rythme très rapide car toute une vie nous est racontée dans ce livre. Ce roman est beau car il montre à quel point l’amour est précieux et peut durer toute une vie, tout en étant très complexe en même temps. Le thème de l’amour est abordé de plusieurs manières, aussi bien amicales que familiales, et bien sur l’amour romantique voire obsessionnel que notre narratrice ressent pour Etienne. L’écrivaine a su mélanger amour, vie quotidienne, et musicalité de manière très intéressante et captivante.

 

Candice H.

 

Cet ouvrage met en avant des événements qui n’ont pas grande importance, seulement ils donnent une grande réflexion sur l’effet papillon et l’impact des choix que l’on fait. Les nombreuses ellipses insérées dans ce roman nous perdent parfois et il est difficile de s’y retrouver. La fin reste néanmoins légèrement frustrante par rapport au fait que sa vie ne s’est jouée que sur un seul évènement dans son enfance. J’ai pu m’identifier aux pensées de la narratrice par mon propre vécu ce qui me donne tout de même une certaine préférence pour L’éternel fiancé. Je vous conseille très fortement de le lire également.

 

Janelle S.

"Jury-du-Prix-Goncourt-des-Lycéens" : qui sommes-nous ?

02/11/2021

"Jury-du-Prix-Goncourt-des-Lycéens" : qui sommes-nous ?

La prof de littérature poursuit :
  – Le principe est simple. Vous allez devoir lire une douzaine livres, en deux mois, débattre, et en élire un.
  À peine a-t-elle mis un point à sa phrase que ça y est : c'est l'affolement général."
  Notre histoire commence comme ça. 

  L'année dernière, la spé Humanités Littérature Philosophie comprenait deux groupes d'une bonne trentaine d'élèves, entassés dans les préfas été comme hiver, qu'il pleuve ou qu'il vente. 
  Cette année, nous ne sommes plus que 26 (les "rescapés", comme on dit) dont pas mal de filles et relativement peu de garçons. On nous a relogés au deuxième étage. Notre prof de philo est toujours le même mais en littérature, Mme Pesty a succédé à M. Pelletier. Mme Pesty, qui s'investit dans tout un tas de projets pour ses élèves. Si nous faisons partie de l'aventure GDL cette année, c'est sur son initiative et celle de Mme Durrheimer, une des professeures-documentalistes.
  Pour résumer la situation, depuis que nous jouissons du statut de "jury-du-Prix-Goncourt-des-Lycéens", notre classe, c'est cette poignée d'élèves qui défilent sans interruption au CDI pour déposer un livre et en emprunter un autre. 
  Nous sommes la quatrième classe de Monod à faire partie du jury du prix GDL _ jury qui comprend une cinquantaine de classes en tout dans la France _ depuis 1996. 
  Voilà, en substance, qui nous sommes.

 

Philippine D.

"C'est un livre qui chamboule, choque, émeut"

16/10/2021

"C'est un livre qui chamboule, choque, émeut"

Extrait de la critique de Maëlynn T.: 

C'est un livre que j'ai beaucoup apprécié. La thématique s'annonce dure avant même la lecture du livre. Le style de l'écriture est plutôt simple mais intensément cru. Christine Angot ne cherche pas à mâcher ses mots, mais bien à transmettre aux lecteurs la violence de l'inceste. C'est d'ailleurs pour cela que cet ouvrage procure beaucoup d'émotions fortes, qu'elles soient la colère, la peur, la frustration, le dégoût. Nous nous identifions à son histoire et nous pouvons tenter de ressentir ce qu'elle, en tant qu'adolescente de 13 ans, a pu ressentir. 
Ce roman littéraire veut aussi être un témoignage direct, une œuvre autobiographique. C'est un livre dans lequel elle semble mener un introspection d'elle-même, de son histoire, comme une tentative de se trouver des réponses aux questions qu'elle se pose. Elle partage sans filtre ses doutes avec ses lecteurs. Ainsi, nous évoluons en même temps qu'elle. Ceci correspond bien avec la continuité de l'ancrage temporel dans lequel elle retrace son parcours. Il y a une vraie volonté de décortiquer date par date les événements qui se sont passés. C'est en respectant cette chronologie qu'elle évoque la complexité émotionnelle qui découle de cette situation dramatique.
Elle cherche une figure paternelle, motivée par l'espoir d'avoir le père dont elle a toujours rêvé. Elle se conforte dans un déni malgré le regard lucide qu'elle porte sur la situation. Le décalage entre ses attentes et la dureté des abus qu'elle subit provoque chez nous, les lecteurs, beaucoup d'empathie, de compassion, de révolte. C'est un ouvrage émouvant et au-delà de son aspect sensationnel, c'est une façon directe de sensibiliser, de dénoncer ces actes barbares qui se déroulent dans le cadre familial. Ce tabou de société est beaucoup plus présent que ce que nous voudrions bien le croire. Elle dévoile avec beaucoup de lucidité et de transparence les mécanismes de manipulation de son père et témoigne de l'impact négatif que cette manipulation perverse a eu sur elle. De plus, elle met en lumière l'inaction des témoins, des personnes qui partagent sa vie. Tout est mis sous silence et la justice est tout aussi incapable de faire la lumière sur tous ces abus. 
Cependant, malgré tous les éloges concernant cette œuvre, quelques détails m'ont déplu. Le roman était prenant, avec de l'action et une écriture simple. Mais vers le milieu de l’œuvre, le changement de présentation et de tournure du format, en journal intime, est long, lassant, ennuyant. La fin du livre est longue à lire, floue, complexe. Le format est assez répétitif et nous laisse sur notre faim. Nous décrochons et perdons tout l’intérêt porté au début de l’œuvre.
Pour conclure, cette œuvre est une très belle réussite, en tous points. C'est une très belle façon d'ouvrir les yeux sur ce tabou de société, sur la destruction qu'il engendre au plus profond d'un individu. Sa façon d'écrire est honnête, pure, sans détour, au même titre que la violence de l'inceste. C'est un livre qui chamboule, choque, émeut. Et c'est la véracité de ces propos, cette opportunité saisie de mettre par écrit une vérité que les personnes ne veulent pas entendre, utiliser sa plume pour concrétiser ce que des millions de personnes, enfants comme adultes, vivent dans l'ombre, qui en font un succès assuré. C'est un ouvrage fort qui se doit d'avoir une audience puisqu'il est d'intérêt public, au même titre que toutes les œuvres ayant pour thématiques d’autres abus, de n'importe quelle sorte qu'ils soient. La fin se veut plus calme mais les secousses qu'il a engendrées chez les lecteurs restent, tout comme les traumatismes de Christine Angot.

 

Extrait de la critique de Gaspard A. : 

Je n’ai pas particulièrement apprécié ce livre à cause du thème abordé mais je trouve néanmoins qu’il est bien écrit dans le sens où le fond et la forme semblent être en parfaite adéquation. De plus le message transmis est fort. Christine dénonce. Finalement je ne recommande pas spécialement de lire ce livre et je mets en garde les futurs lecteurs : âmes sensibles s’abstenir.

 

Extrait de la critique d’Élisa T. : 

J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui est dans un certain sens passionnante puisqu’elle montre les mécanismes extrêmement pernicieux qui poussent une jeune fille à tomber dans le piège émotionnel tendu par son agresseur, qui la pousse à se taire. Je le recommande !

 

Extrait de la critique d’Eve M. :

J’ai bien aimé dans cette œuvre la transparence du personnage avec le lecteur, - la personnage principale étant en plus l’autrice elle-même. Cela rajoutait de l’authenticité dans un contexte d’histoire plutôt sombre. L’absence de trop grandes descriptions sur les décors ou les personnages était sans doute un reflet de la mémoire de l’écrivaine qui lui faisait peut-être défaut avec le temps, alors qu’elle se souvenait parfaitement des évènements. C’est un bel aperçu de la réalité, que l’autrice a décidé de dévoiler. 
Cette œuvre m’a également beaucoup plu grâce à son aspect autobiographique, et ainsi très personnel. Je me suis retrouvée dans certains aspects qu’elle décrivait.
Pour conclure, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, et je pense rajouter à ma collection personnelle les autres œuvres et romans de Christine Angot, qui a su me projeter dans son univers d’écriture, et dans une réalité qui nous paraît si irréelle, et qui pourtant se trouve bien plus proche de nous qu’on ne le soupçonne.

Soleil amer de L. Hassaine : deux critiques

16/10/2021

Soleil amer de L. Hassaine : deux critiques

Personnellement, j’ai adoré ce roman qui, au départ, ne m’avait absolument pas tapé dans l’œil. Je dois même avouer que je l’ai choisi par défaut pour que l’ensemble des livres soient lus. 
Je le trouve très simple, de par le lexique employé mais, en plus, le fait que les trois parties soient divisées de manière chronologique nous aide à contextualiser les événements. Je m’attendais à ce qu’il n’y ait pas vraiment d’action, or ce roman est très rythmé, on retrouve un enchaînement de péripéties qui nous tient intéressé. J’ai bien aimé le fait que l’on rentre autant dans l’intimité d’une famille mais qu’en même temps, sans parler du secret familial, il y ait une dimension historique. Nous sommes au début des années 60, ce qui marque l’indépendance de l’Algérie, alors, bien que ce soit un roman et non un mémoire, on en apprend beaucoup sur la considération des Algériens en France à ce moment-là. La fin m’a beaucoup perturbée, on ne prévoit pas comment ce récit va se terminer, c’est aussi cela qui m’a poussée à vous le présenter. 
Je vous conseille de le lire, il est simple, rapide et touchant. Manon M.

 

Lila Hassaine réussit à nous projeter et nous intégrer dans son roman assez mélancolique. En effet, ce livre m’a énormément touchée, notamment avec la condition de la femme dans la culture algérienne dans les années 60 à 80, mais aussi avec les nombreux événements dramatiques qui se déroulent dans ce roman. C’est un livre que j’ai pu lire assez rapidement, grâce à la force de son intrigue mais aussi grâce à sa grande qualité d’écriture. Alicia I.