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Le journal des élèves du Lycée Jacques Monod (45) - optimisé pour votre smartphone
14/11/2021
“La catégorie du jeune peut être soit considérée comme une classe pathologique soit comme la classe inspirante par excellence, source de toute la créativité" peut-on lire dans Les figures de l’engagement des jeunes de 2015. Les jeunes s’engagent pour une cause, pour les autres mais aussi pour se créer un monde meilleur. Les associations apparaissent comme un moyen efficace de s’engager depuis l'après-guerre.
En France, il en existe aujourd’hui 1.5 million d'associations basées fréquemment sur le bénévolat. Ces organisations à but non lucratif sont décrites par Le journal Le Monde du 15/10/2019 comme de ‘’véritables chevaux de Troie qui font bouger les lignes des politiques publiques [...] au plus près des citoyens’’. Certaines comme Cheer Up apportent du soutien aux jeunes atteints du cancer, d’autres promeuvent l’entraide entre réfugiés et société civile comme Singa France, quand les Restos du Cœur répondent aux besoins alimentaires des plus démunis.
Un sentiment de révolte
Une lycéenne bénévole dans cette dernière association nous a fait part de son expérience. “Tout part d’une envie d’aider, d’être utile aux autres car la générosité fait partie de moi depuis toujours”. De plus, l’enseignement moral et civique à l’école incite les jeunes à stabiliser la démocratie par une conscience de celle-ci et de l’engagement. Pour d'autres, comme Sandrine Mallet, présidente de SOS Racisme Gironde, l'engagement se justifie par “une perpétuelle forme de colère sur les choses qu’on trouve injustes dans la société, un sentiment de révolte” et une envie d’agir dans l’espoir de changements.
Une association représente pour notre lycéenne “un moyen de s’engager sans intérêt derrière, ce qui est agréable. A la fin de la journée, je ressens une impression d’accomplissement, de fierté. C’est un endroit où l’on peut rencontrer les gens en en apprenant sur la vie active, une sorte d’inscription autonome dans la société. Cela permet de créer des liens entre différentes catégories sociales et/ou générations, comme les autres bénévoles sont souvent à la retraite. C’est convivial”. Cette jeune bénévole pensait au départ qu’il s’agissait seulement de donner à manger aux gens mais elle y a découvert que sont également donnés des cours de français, des aides à la réinsertion professionnelle. Les associations favorisent donc l’égalité des chances et la liberté de tous dans la démocratie et intègrent un principe de tolérance et d’acceptation. Elles permettent aussi d’interpeller les autorités politiques sur des questions de société comme la pauvreté.
Prendre confiance en soi
En termes de conséquences, d’après le magazine Sciences Humaines de 2018, l’engagement citoyen fait du bien aux élèves. Une étude SynLab, parue dans Sciences Humaines, a fait un test sur des classes de primaires et de collèges pour les faire lutter contre le gaspillage. On constate qu’ils sont plus engagés, qu'ils ont développé un sentiment d’efficacité personnelle, de confiance en soi et ont réalisé un meilleur apprentissage. L’action militante citoyenne des jeunes dans les associations permet donc d’exercer un pouvoir participatif sur la vie politique en vue de défendre des valeurs et d'aider chacun et chacune à trouver sa place. D’un autre côté, une enquête Viavoice dévoile que 44% des 18-25 ans interrogés sur les moyens d’améliorer la société pensent à l’action personnelle pour améliorer le monde et le rendre plus harmonieux. Pour certains, agir par son seul mode de vie exemplaire c’est bien, mais agir dans une association c’est mieux.
Pauline C. et Mathilde R.
12/11/2021
Une jeune agence pour de jeunes volontaires ! Depuis 11 ans seulement, le Service Civique permet aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans pour les jeunes handicapés) de s’engager dans une institution pour effectuer une mission locale. En 2020, 132 000 volontaires ont réalisé leur mission malgré la crise sanitaire. C’est un chiffre en baisse par rapport à 2019 qui a rassemblé 140 000 volontaires, mais qui est non négligeable étant donné le contexte mouvementé. Les volontaires du Service Civique réalisent une mission à raison de 24 heures par semaine pour une durée de 6 à 12 mois. En compensation de cet investissement quotidien, les volontaires reçoivent une indemnité de l’État. Chaque jeune choisit son domaine d’ intérêt parmi 9 thématiques, dont les plus sollicitées en 2020 n’étaient autres que l’éducation pour tous (36%), la solidarité (26%) et le sport (15%), d’après le Rapport d’activité 2020.
Des jeunes de tous les horizons
Tous les jeunes peuvent devenir volontaires au Service Civique. On peut trouver des profils très différents parmi eux, des jeunes venant de tous les horizons. En 2020, 39 % environ étaient des demandeurs d’emplois, 31 % étaient des étudiants et 26 % étaient inactifs. De plus, le Service Civique lutte contre les fractures des territoires. Parmi les volontaires, 13 % venaient de quartiers prioritaires, 33 % des jeunes venaient de communes à faible densité de population et 5 % de communes isolées.
Un tremplin pour l’avenir
Le Service Civique est une solution pour des jeunes de toutes catégories sociales et ethniques différentes, possédant des intérêts divers et variés. « Cela permet de faire une césure dans le parcours scolaire. C’est un temps pour se poser des questions tout en étant accompagné et de réaliser quelque chose de concret » d’après Anna Reux, tutrice de deux jeunes volontaires dans la Ligue de l’enseignement entre 2019 et 2020. Il permet aussi d’acquérir de l’expérience pour une future profession. C’est également un cadre de rencontres et de découvertes inoubliables. Le Service Civique est un tremplin pour l’avenir des jeunes et il leur donne envie de s’engager : 58 % des jeunes interrogés après leur Service Civique souhaitent devenir bénévoles dans une association. Il leur permet de se rendre utiles, tout en se donnant des avantages pour leur vie qui ne vient que de commencer. C’est une agence, certes récente, mais qui s’annonce durable !
Peron K. , Lefkir I. , T03
12/11/2021
10/11/2021
Mise à jour de l'article 09/12/2021 : ce régime ne doit pas être suivi sans avis médical car il comporte des risques. Les médecins de l'hôpital Robert Debré précisent "Une fois l’indication d’un régime cétogène retenue, l’initiation se fait en hospitalisation. Le suivi doit être régulier et comprend un suivi diététique, un suivi médical et nutritionnel ainsi que des bilans systématiques de dépistages de possibles complications."
Comment fonctionne le régime cétogène ?
L’organisme, et plus particulièrement le cerveau, reçoit de l’énergie venant des glucides. Lors d’un jeûne, le corps va se trouver privé de glucides et donc d’énergie, et va puiser dans ses réserves de lipides. C’est le même principe pour le régime cétogène : on fournit à l’organisme un nombre élevé en lipides tout en limitant au minimum les glucides. Cela provoque un état de cétose. Ce n’est alors plus le glucose qui fournit l’énergie aux différentes cellules, notamment cérébrales, mais les corps cétoniques (substances produites par le foie). Ceci nous montre que le cerveau peut disposer d’une autre source d’énergie que les glucides : les lipides.
Dès l’Antiquité, on a observé les bienfaits du jeûne sur l'épilepsie. En 1920, des études les ont confirmés. Mais de nouveaux médicaments ont permis de mieux traiter cette maladie au cours du XXe siècle.
Et ce n’est que dans les années 1990 que le régime cétogène s’est développé, pour soigner certains malades pour lesquels les médicaments contre l'épilepsie ne fonctionnaient pas. En effet dans ce cas, le régime cétogène est la seule alternative qui existe pour cette maladie.
A qui s’adresse-t-il ?
Il est mis en place notamment lorsque le glucose n’arrive pas à passer la barrière entre le sang et le cerveau. C’est le cas lorsque le transporteur de glucose Glut 1 est déficient ou pour certaines formes d’épilepsie. Le déficit en Glut1 (Maladie de Vivo) est l’une des maladies les plus rares au monde. On estime à 800 le nombre de cas en France dont une centaine diagnostiqués.
Quelles sont les restrictions ?
Pour le régime cétogène, il y a un nombre de glucides quotidiens à ne pas dépasser (entre 10 et 50 g selon les prescriptions médicales).
Il faut donc exclure les aliments avec de fortes teneurs en glucides comme les produits céréaliers (pain, pâtes, céréales...), les féculents ainsi que la plupart des fruits et de nombreux légumes dits trop ”sucrés” (maïs, petits pois, betteraves...).
L’alimentation cétogène comportera donc essentiellement des protéines comme la viande ou le poisson, certains légumes verts, des laitages riches en gras et bien sûr des lipides comme le beurre, l’huile, ou la mayonnaise.
Il existe des formes plus ou moins strictes du régime. Selon les cas, la quantité de gras à ajouter à chaque repas peut être très importante. Il existe de nombreuses recettes keto (nom anglais du régime cétogène) avec beaucoup de lipides et peu de glucides, créées dans ce but.
Quels ingrédients sont utilisés ?
Il existe des ingrédients prescrits sur ordonnance comme le k-yo (crème dessert sans sucre) ou le ketocal (poudre pouvant remplacer la farine dans les recettes). (Photo : K-yo -pâte à tartiner sans sucre- et Ketocal ©Capucine)
Il existe aussi d’autres ingrédients plus classiques que l’on trouve dans tous les commerces. Par exemple, la poudre d’amande qui remplace la farine trop riche en glucides et les édulcorants qui remplacent le sucre. Enfin, pour remplacer les sodas et les jus de fruit, il existe des sirops sans sucre ou du cola sans sucre.
C’est un régime qui m'a été prescrit depuis trois ans et qui m'a permis d’être en meilleure forme au quotidien et plus concentrée en classe malgré ma maladie.
Capucine B.
02/11/2021
La prof de littérature poursuit :
– Le principe est simple. Vous allez devoir lire une douzaine livres, en deux mois, débattre, et en élire un.
À peine a-t-elle mis un point à sa phrase que ça y est : c'est l'affolement général."
Notre histoire commence comme ça.
L'année dernière, la spé Humanités Littérature Philosophie comprenait deux groupes d'une bonne trentaine d'élèves, entassés dans les préfas été comme hiver, qu'il pleuve ou qu'il vente.
Cette année, nous ne sommes plus que 26 (les "rescapés", comme on dit) dont pas mal de filles et relativement peu de garçons. On nous a relogés au deuxième étage. Notre prof de philo est toujours le même mais en littérature, Mme Pesty a succédé à M. Pelletier. Mme Pesty, qui s'investit dans tout un tas de projets pour ses élèves. Si nous faisons partie de l'aventure GDL cette année, c'est sur son initiative et celle de Mme Durrheimer, une des professeures-documentalistes.
Pour résumer la situation, depuis que nous jouissons du statut de "jury-du-Prix-Goncourt-des-Lycéens", notre classe, c'est cette poignée d'élèves qui défilent sans interruption au CDI pour déposer un livre et en emprunter un autre.
Nous sommes la quatrième classe de Monod à faire partie du jury du prix GDL _ jury qui comprend une cinquantaine de classes en tout dans la France _ depuis 1996.
Voilà, en substance, qui nous sommes.
Philippine D.
16/10/2021
Personnellement, j’ai adoré ce roman qui, au départ, ne m’avait absolument pas tapé dans l’œil. Je dois même avouer que je l’ai choisi par défaut pour que l’ensemble des livres soient lus.
Je le trouve très simple, de par le lexique employé mais, en plus, le fait que les trois parties soient divisées de manière chronologique nous aide à contextualiser les événements. Je m’attendais à ce qu’il n’y ait pas vraiment d’action, or ce roman est très rythmé, on retrouve un enchaînement de péripéties qui nous tient intéressé. J’ai bien aimé le fait que l’on rentre autant dans l’intimité d’une famille mais qu’en même temps, sans parler du secret familial, il y ait une dimension historique. Nous sommes au début des années 60, ce qui marque l’indépendance de l’Algérie, alors, bien que ce soit un roman et non un mémoire, on en apprend beaucoup sur la considération des Algériens en France à ce moment-là. La fin m’a beaucoup perturbée, on ne prévoit pas comment ce récit va se terminer, c’est aussi cela qui m’a poussée à vous le présenter.
Je vous conseille de le lire, il est simple, rapide et touchant. Manon M.
Lila Hassaine réussit à nous projeter et nous intégrer dans son roman assez mélancolique. En effet, ce livre m’a énormément touchée, notamment avec la condition de la femme dans la culture algérienne dans les années 60 à 80, mais aussi avec les nombreux événements dramatiques qui se déroulent dans ce roman. C’est un livre que j’ai pu lire assez rapidement, grâce à la force de son intrigue mais aussi grâce à sa grande qualité d’écriture. Alicia I.
16/10/2021
Philippe Jaenada mène une enquête, qui deviendra au fil des pages une sorte de plaidoirie pour l'innocence de Lucien Léger, condamné en 1964 à la perpétuité pour le meurtre par strangulation du jeune Luc Taron, âgé de 11 ans au moment de sa mort.
J'ai pu constater quelques particularités dans l'écriture de l'auteur. Premièrement, je pense que P.Jaenada capte l'attention des lecteurs en utilisant plusieurs procédés, que j'ai trouvés pour ma part assez intéressants. Il a, par exemple, recours à des digressions de manière récurrente, qu'il construit avec une accumulation de parenthèses : selon moi cela pourrait être un moyen d'inciter les lecteurs à suivre le cours du récit. Car 750 pages, de manière objective, c‘est plutôt long. Cette longueur est due à la quantité énorme de détails que nous fournit l'auteur tout au long de l'histoire. Il a en effet fait le choix de la construire à la manière d'une enquête policière. Pour ce faire, il a accumulé une quantité remarquable d'informations, de matière à traiter (il a mis trois ans et demi afin de réussir à collecter assez d'informations et à parvenir à les exploiter correctement puis à les condenser (car oui, 750 pages de roman comparé à 30 000 pages d'informations, c'est indéniablement condensé, même si 750 reste un chiffre important)). Puis, dans le même objectif de capter l'attention de ses lecteurs, de tous les âges, il utilise un langage adapté à tous les publics, et souvent même un langage familier, qu'il agrémente d'une touche d'humour la plupart du temps cachée sous des propos ironiques, afin de rajouter un peu de gaieté à un sujet aussi sinistre tout en gardant de la subtilité et du sérieux en le faisant.
En ce qui concerne mon ressenti personnel sur le roman, je peux affirmer que je l'ai apprécié, pour plusieurs raisons. J'ai tout d'abord trouvé ce roman très enrichissant : il m'a fait connaître ce fait divers autour de «l'Etrangleur» qui fit pourtant beaucoup de bruit à son époque. Selon moi, ce fut un drame si poignant, et qui dépasse les limites de l'entendement, qu'il faudrait n'avoir que peu de coeur pour ne pas s'y intéresser. La tournure que le récit finit par prendre a également contribué à l'intérêt que je lui ai porté : car on peut remarquer que l'opinion de l'auteur sur l'affaire finit par changer au fur et à mesure qu'il rentre de plus en plus profondément dans les détails, et par conséquent, l'opinion des lecteurs finit également par changer dans le même sens. De manière plus explicite, au commencement Philippe Jaenada ne considère pas de manière catégorique que Lucien Léger soit innocent. Tandis qu'à la fin, il affirme qu'il pourrait mettre sa main à couper sur le fait qu'il ne soit pas le meurtrier de Luc Taron. C'est un retournement de situation que j'ai trouvé surprenant et également plutôt enrichissant : il nous permet, à nous lecteurs, de nous ouvrir l'esprit et de ne pas rester persuadés d'une affirmation fausse, même si elle est populaire.
Pour conclure, j'ai trouvé cet ouvrage aussi intéressant qu'enrichissant, malgré sa longueur et la lenteur de l'action à partir du premier quart de l'histoire. Selon moi la fin était à la hauteur du reste du roman, elle était poignante, touchante, et cela reflète parfaitement l'émotion et l'implication de l'auteur vis à vis des faits qu'il nous relate dans son récit. Philippe Jaenada, par le biais de l'écriture parvient à tuer l'image d'un monstre parmi les anges pour la remplacer par celle d'un « ange parmi les monstres », ce qui relève à la fois de la philosophie (relativisme) et de la poésie (cf. Baudelaire « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or »), et à mes yeux, c'est une image tout à fait pertinente, qui offre matière à réflexion. Stella P. 18/10/2021
16/10/2021
Un style très particulier car dès les premières lignes la chute est annoncée. Mais en laissant une grande par d’ombre, l’auteur nous intrigue et nous pousse à en savoir davantage.
De plus, vient s’ajouter un contexte inspiré de faits réels, ce qui permet de faciliter la visualisation des paysages, même si, pour ma part, le livre m‘a suffi à lui seul pour me plonger dans son monde. Le fait de retracer l’histoire de ces deux combattantes kurdes nous emporte au fil de la lecture dans une dimension où, par moment, on partage leurs sentiments et parfois nous sommes seulement spectateurs comme si nous les suivions dans leurs combats.
En effet, à plusieurs reprises nous changeons de point de vue. L‘histoire est racontée sous forme de témoignage oral par différents personnages mais aussi à travers le témoignage écrit de l’une des héroïnes : on ne peut s’ennuyer.
Enclin au modernisme sur le plan de l’égalité des sexes, Patrice Franceschi est un exemple.
Pour finir, la variété qu’apporte ce livre sur le plan imaginaire et littéraire nous tient en haleine jusqu’au dernier mot de la dernière page.
Mayline, L. 18/10/2021
16/10/2021
A mes douces lunes
Ce matin-là, le bateau part presque silencieusement,
Sillonnant la mer en direction de ces terres nouvelles,
Dont ma mère nous faisait l’éloge des heures durant.
Je la soupçonne d’ailleurs d’essayer de se rassurer elle-même.
Notre bateau est donc parti,
Et fort heureusement, le ciel est clair et dégagé aujourd’hui.
Peut-être est-ce signe d’un avenir radieux ?
Mais en voyant ma mère jeter nos dernières dattes aux oiseaux,
J’ai compris qu’elle n’avait aucun doute que le ciel
Était désormais comme prédisposé à nous couvrir de cadeaux.
Et nous ne sommes plus qu’espoir.
Espoir en un avenir moins rude,
Espoir en plus d’opportunités,
Espoir en de nouvelles études,
Et surtout espoir en toute une nation.
La France.
Cette belle France qui nous faisait le don de nous ouvrir ses portes.
Et tandis que je respire pour la première fois,
L’air de mon nouveau pays que le vent m’apporte,
Je me tourne vers ma sœur, et lui sourit.
Je n’étais alors qu’euphorie,
Face à l’immensité de cette mer.
Et ce jour-là, sans même m’en apercevoir,
Je quittai mes douces lunes en direction de soleils amers.
Anaïs C. 18/10/2021
16/10/2021
Extrait de la critique de Maëlynn T.:
C'est un livre que j'ai beaucoup apprécié. La thématique s'annonce dure avant même la lecture du livre. Le style de l'écriture est plutôt simple mais intensément cru. Christine Angot ne cherche pas à mâcher ses mots, mais bien à transmettre aux lecteurs la violence de l'inceste. C'est d'ailleurs pour cela que cet ouvrage procure beaucoup d'émotions fortes, qu'elles soient la colère, la peur, la frustration, le dégoût. Nous nous identifions à son histoire et nous pouvons tenter de ressentir ce qu'elle, en tant qu'adolescente de 13 ans, a pu ressentir.
Ce roman littéraire veut aussi être un témoignage direct, une œuvre autobiographique. C'est un livre dans lequel elle semble mener un introspection d'elle-même, de son histoire, comme une tentative de se trouver des réponses aux questions qu'elle se pose. Elle partage sans filtre ses doutes avec ses lecteurs. Ainsi, nous évoluons en même temps qu'elle. Ceci correspond bien avec la continuité de l'ancrage temporel dans lequel elle retrace son parcours. Il y a une vraie volonté de décortiquer date par date les événements qui se sont passés. C'est en respectant cette chronologie qu'elle évoque la complexité émotionnelle qui découle de cette situation dramatique.
Elle cherche une figure paternelle, motivée par l'espoir d'avoir le père dont elle a toujours rêvé. Elle se conforte dans un déni malgré le regard lucide qu'elle porte sur la situation. Le décalage entre ses attentes et la dureté des abus qu'elle subit provoque chez nous, les lecteurs, beaucoup d'empathie, de compassion, de révolte. C'est un ouvrage émouvant et au-delà de son aspect sensationnel, c'est une façon directe de sensibiliser, de dénoncer ces actes barbares qui se déroulent dans le cadre familial. Ce tabou de société est beaucoup plus présent que ce que nous voudrions bien le croire. Elle dévoile avec beaucoup de lucidité et de transparence les mécanismes de manipulation de son père et témoigne de l'impact négatif que cette manipulation perverse a eu sur elle. De plus, elle met en lumière l'inaction des témoins, des personnes qui partagent sa vie. Tout est mis sous silence et la justice est tout aussi incapable de faire la lumière sur tous ces abus.
Cependant, malgré tous les éloges concernant cette œuvre, quelques détails m'ont déplu. Le roman était prenant, avec de l'action et une écriture simple. Mais vers le milieu de l’œuvre, le changement de présentation et de tournure du format, en journal intime, est long, lassant, ennuyant. La fin du livre est longue à lire, floue, complexe. Le format est assez répétitif et nous laisse sur notre faim. Nous décrochons et perdons tout l’intérêt porté au début de l’œuvre.
Pour conclure, cette œuvre est une très belle réussite, en tous points. C'est une très belle façon d'ouvrir les yeux sur ce tabou de société, sur la destruction qu'il engendre au plus profond d'un individu. Sa façon d'écrire est honnête, pure, sans détour, au même titre que la violence de l'inceste. C'est un livre qui chamboule, choque, émeut. Et c'est la véracité de ces propos, cette opportunité saisie de mettre par écrit une vérité que les personnes ne veulent pas entendre, utiliser sa plume pour concrétiser ce que des millions de personnes, enfants comme adultes, vivent dans l'ombre, qui en font un succès assuré. C'est un ouvrage fort qui se doit d'avoir une audience puisqu'il est d'intérêt public, au même titre que toutes les œuvres ayant pour thématiques d’autres abus, de n'importe quelle sorte qu'ils soient. La fin se veut plus calme mais les secousses qu'il a engendrées chez les lecteurs restent, tout comme les traumatismes de Christine Angot.
Extrait de la critique de Gaspard A. :
Je n’ai pas particulièrement apprécié ce livre à cause du thème abordé mais je trouve néanmoins qu’il est bien écrit dans le sens où le fond et la forme semblent être en parfaite adéquation. De plus le message transmis est fort. Christine dénonce. Finalement je ne recommande pas spécialement de lire ce livre et je mets en garde les futurs lecteurs : âmes sensibles s’abstenir.
Extrait de la critique d’Élisa T. :
J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui est dans un certain sens passionnante puisqu’elle montre les mécanismes extrêmement pernicieux qui poussent une jeune fille à tomber dans le piège émotionnel tendu par son agresseur, qui la pousse à se taire. Je le recommande !
Extrait de la critique d’Eve M. :
J’ai bien aimé dans cette œuvre la transparence du personnage avec le lecteur, - la personnage principale étant en plus l’autrice elle-même. Cela rajoutait de l’authenticité dans un contexte d’histoire plutôt sombre. L’absence de trop grandes descriptions sur les décors ou les personnages était sans doute un reflet de la mémoire de l’écrivaine qui lui faisait peut-être défaut avec le temps, alors qu’elle se souvenait parfaitement des évènements. C’est un bel aperçu de la réalité, que l’autrice a décidé de dévoiler.
Cette œuvre m’a également beaucoup plu grâce à son aspect autobiographique, et ainsi très personnel. Je me suis retrouvée dans certains aspects qu’elle décrivait.
Pour conclure, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, et je pense rajouter à ma collection personnelle les autres œuvres et romans de Christine Angot, qui a su me projeter dans son univers d’écriture, et dans une réalité qui nous paraît si irréelle, et qui pourtant se trouve bien plus proche de nous qu’on ne le soupçonne.